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_{D'aussi loin que tournoient et brillent les soleils,}

_{D'aussi profond que luisent et résonnent les abîmes,}

_{Je veux encore osciller entre ces merveilles,}

En houles fracassantes du tréfonds aux cîmes.

_{Et dormir dans ces déraisons entrouvertes}

_{Où vacillent, enlacés, jamais & toujours,}

_{M'abreuvant d'étourdissantes découvertes}

_{Qui, seules, dévoreraient enfin l'ennui des jours.} 

_{J'ai rêvé mille fois aux vapeurs immortelles}

_{Où, libre de sa gangue, mon âme marcherait,}

_{Au pur havre de paix, au sommeil éternel}

_{Où, loin des durs coups, mon coeur se reposerait.} 

_{Mais complaisant aux songes des trop noires abysses,}

_{Je tombais, terrassé, dans mes gouffres d'oubli,}

_{Succombant à ces chimères, aux mille} supplices,

Ensorcellé par leurs doux murmures de folies.

J'ignore où s'est perdue la trace de mes pas,

Les pleurs ont tissé brumes & marécages.

Au seuil du désastre s'égare le trépas

Sous des astres où s'évaporent les mirages

Et un frisson montait glacial comme une plainte,

Peur tétanisant jusqu'aux replis de ma peau,

Plongeant, insidieuse, dans le labyrinthe

De mes pensées ; le tourment au sein du repos.

Elle brouille mon miroir au reflet sensible

Et m'exile loin du souffle véritable.

Je dérive alors vers mon double terrible,

En ultime recours au néant redoutable.