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HERVE  LAFLEUR            {     BIO      POESIES SONORES      POEMES      VIDEOS      ART      PHOTOS      }           








{ MON  DOUBLE  MIROIR }


 à Antoine Giacomoni ...



Aux confins de l'onde merveilleuse d'argent

Vit un très étrange cyclope de verre,

Guettant, hors du monde, le cycle de l'urgent,

Lumineuse frange, l'orbe de la Terre.


Ton oeil miroir rapte nos êtres à découvert,

Nos battements de coeurs, nos lèvres vermeilles.

L'insatiable capte l'intime entrouvert

Et l'impalpable choeur des Anges qui veillent.


Glaneur d'artifices frôlant le mercure

Où grondent nos folies, nos métamorphoses,

Jeux sans sacrifices, fugaces parures

De rites abolis, en parfaite osmose.


Orfèvre des lueurs, des reflets, des ombres,

Tu commandes aux feux, astres en cortège,

Clair-obscur & Pâleurs surgissent et sombrent,

Joyaux sertis aux yeux comme un sortilège.


L'éclat subliminal du foyer de cristal

Révèle l'en dedans, nos illuminations,

Comme un point cardinal, pur et transcendantal,

Vertige obsédant de nos incarnations.


Ce théâtre de tain dévoile nos Doubles,

Happés dans l'hypnose du carré d'étoiles,

Qui jamais ne s'éteint, qui toujours nous trouble ;

Nos Arts en symbiose transmutent la toile.


Démiurge-Lyre de l'écrin des rêves,

Tu convoques l'Ether, noble Cérémonie,

Miroir à embellir ; les Muses sans trêves

Sculptent le Mystère, d'une rare harmonie.


A l'orée des gouffres, plane ta douce voix.

Ô ! Ogre des visions, guidant nos lumières,

Nos vapeurs de souffre hors du néant sans voies,

Onirique évasion, zone intermédiaire.


Porte universelle où se perd le réel,

Inerte parement où glisse l'illusion.

L'arrêt ensorcèle et tisse l'irréel,

Enivrant flottement d'une subtile fusion.


Céleste Vampyre qui scrute nos songes

Jusqu'aux labyrinthes tortueux de l'âme.

Albâtre d'Empire que seul l'oubli ronge

De gangues, d'empreintes, d'éternelles flammes.


Fenêtre d'extase de nos contemplations,

Ton miroir envoûte et fouille en silence

Les voeux qui s'embrasent, subite émanation,

En ultime joute aux morts qui avancent.


Voleur d'invisible, faiseur de miracles,

Tu remontes nos vies en exhumant le temps

Jusqu'à l'indicible beauté au pinacle,

Entraille de survie du soupir latent.


Voici la cellule des chères errances,

Ce mur infini qui réverbère l'esprit

Dont l'étale ondule en transparence,

Et du tréfonds naquit l'apparition sans prix.


De nos sismiques peurs en trésaillements sourds

Comme un flux extrême, jaillissent des secrets,

Aiguillant la torpeur, réveillant les atours.

- Renaître à soi-même, l'indomptable décret.


Et vogue Narcisse aux mille visages,

Au fil de souvenirs, le Palais des Glaces

Prend l'éclat d'Abysses aux mouvants mirages,

Crée mille devenirs qui jouent en surface.


Et mon Double Miroir absout ses fantômes

Au sublime masque de la quintessence,

Ephémère gloire, mythique Royaume,

Délires fantasques et vies se condensent.


Photographe d'Âmes, regard d'Humanité,

Ton halo transcende, ta parole berce.

L'Absolu se pâme d'une humble vérité.

Le Don en offrande, ton Art bouleverse.








© Hervé Lafleur. 


                 



{ MON  DOUBLE  TERRIBLE }





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